Polar

Éditions Monsieur Toussaint Louverture

Dans le New York de la fin du XIXe siècle coexistent deux mondes que tout oppose. D’un côté, l’opulence et le faste. De l’autre, le vice monnayé et l’alcool frelaté. C’est à leur frontière, au coeur de l’infâme Triangle Noir, qu’une famille fortunée va chercher à asseoir sa notoriété en faisant mine de débarrasser la ville de sa corruption. Les Stallworth, dirigés d’une main de fer par leur patriarche, l’influent et implacable juge James Stallworth, assisté de son fils Edward, pasteur aux sermons incendiaires, et de son gendre Duncan Phair, jeune avocat à la carrière prometteuse, ont un plan impeccable : déraciner le mal en éradiquant une lignée corrompue de criminelles : les Shanks. Traduction Jean Szlamowicz.

Ma note 3,5/5

MON AVIS

Difficile de passer à côté de ce roman en librairie. Les éditions Monsieur Toussaint Louverture s’en donnent à cœur joie et nous proposent un objet livre d’une rare qualité pour un contenu totalement subversif.

 

New-York, 1882, une ville à deux vitesses : la bourgeoisie protestante et catholique, et le petit peuple, habitants des bas-fonds, la vermine qui s’encanaille et perpètre le crime au-delà de tout mon sens. Deux familles réunies pour le pire. Œil pour œil, dent pour dent représente la haine que se vouent les Shanks et les Stallworth. Un western citadin où l’atmosphère crépite, se délite au rythme d’une vengeance surprenante.

 

Rouge, or, noir et blanc, des couleurs qui se côtoient, se domptent, se fracassent sur l’immoralité. Si je ne peux penser que ce roman aurait fait un film d’époque, en noir et blanc, d’une beauté fatale, les scènes se succèdent avec frénésie et singularité.

 

L’auteur joue avec l’immoralisme, car aucune des familles ne représente le bien ou le mal. L’auteur s’accroche à ces détails qui voguent entre la mysticité et la débrouillardise. Un combat épique dénué de bons sentiments. Deux familles aux origines distinctes, mais qui sont prêtes à tout pour garder leur moralité et leur bienséance intactes . Cela donne un roman incongru et totalement addictif. Un machiavélisme à toute épreuve qui peut ébranler.

 

Je découvre pour la première fois l’univers de Michael McDowell. Si le scénario est assez simple, les décors et l’atmosphère m’ont davantage séduite. Une transposition de la société qui captive et l’auteur joue avec précision sur son ambivalence. La palette de personnages asservit le récit tout en lui donnant la dimension adéquate, prestigieuse et vicieuse.

 

Une première rencontre subjugant et marquante. Un roman entre le western, le roman social et homérique. Un écrin précieux où la beauté est subjective.
 

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