
LITTÉRATURE CONTEMPORAINE
Éditions Seuil
« Ce n’est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l’avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. Le train n’a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu’une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d’un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies.
Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l’été dans la chaleur de la chambre. Le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n’invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d’horizon infini. On ne savait pas qu’on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
Ma note : 3
Mon avis
Un objet, une fleur, un personnage, un livre, une particule… deviennent les personnages principaux de microhistoires. Parfois sensibles, parfois drôles, souvent émouvantes et tristes, les pensées évanescentes de Philippe Delerm s’organisent autour de cette idée trésor, imbrication de pensées, de réflexions, de rien et de tout.
C’est cocasse et déstabilisant à la fois. On s’y retrouve ou on s’y perd au cœur de ces étranges rêves. On s’y envole ou on s’y enlise. C’est étrangement euphorique.
Un recueil poétique de l’instant qui marque nos vies. Sourire aux lèvres ou sourcils froncés, il interroge les subtilités qui nous entourent.

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