LA MAISON DE JEU, un roman de Charles Roux.

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Dans cette ville du bord de mer, chacun laisse libre cours à ses vices. Antoine, comme tous les vendredis soir, se rend à La Couronne d’Or, son précieux paquet à la main, pour y jouer au 31, un jeu de hasard auquel seuls les habitués sont autorisés à participer. Tous rêvent de rafler la mise et, avec elle, la promesse de changer d’existence.
Quand les dés tombent juste, Antoine se voit offrir une seconde chance. Mais cela suffira-t-il pour se défaire de ses addictions ? D’une vie à une autre, Antoine, éternel insatisfait, les explorera toutes : le jeu, l’argent, l’alcool, le sexe…
Dans ce décor sans cesse renouvelé où le fantastique se mêle à l’amoralité, la ville est le théâtre de tous les excès humains, espace privilégié choisi par Charles Roux pour une critique mordante de notre société ultraconsumériste.
Charles Roux signe un second roman incroyable à la mise en scène singulière et à la narration époustouflante.

 

Ce « vous » parfois moralisateur, tendancieux, simple spectateur, une voix à part qui s’infiltre malgré vous dans cet espace consciencieux de votre « vous ». 

 

C’est un roman dont il est bien difficile de décrire sans rien vous spoiler. C’est un roman unique, comme peu, vous en lirez. Car dans la typicité de la plume de Charles Roux, vous côtoierez l’innommable, les monstres, la rédemption, la volonté. 

 

Comme toutes mes lectures, je me dois de donner un sens à ce que j’ai dans mes mains. Et ici, l’exercice est ardu. Peut-être me suis-je perdue dans un non-sens ? Est-ce que la volonté prime sur les choix ? Est-ce que l’accès à la perversité du monde moderne ouvre les champs des possibilités, un paradis toxique où l’engrenage des addictions formate l’esprit ? Est-ce que la facilité est le penchant de la combativité ?

 

Antoine, sous emprise du jeu, archétype de l’homme moderne, nombriliste malgré lui, se voit offrir une nouvelle chance de changer. L’argent, la gourmandise, l’alcool, le sexe, presque la panoplie parfaite des 7 péchés capitaux, défilent dans cette vie onirique qui se joue au lancé de dés. Boulimique des addictions, gavage des excès, la perte du contrôle, le dégoût, puis la volonté de reprendre sa vie en main, le bannissement de l’excès, les remords, l’abandon, l’échappatoire. Syndrome de sevrage contre symptômes de l’addiction. A chaque étape, la volonté reste le puissant moteur psychologique pour sortir de ces impasses.

 

Et puis Charles Roux nous porte vers un final où la monstruosité est parée de ses plus beaux atouts. Charles Roux nous plonge dans l’enfer, cette antichambre où seule la souffrance règne de toute sa splendeur. Une pièce close où les souvenirs se bousculent, mélangent, où la réalité n’est juste qu’un vague voile. Charles Roux, joue sa plus belle carte et tel un grand maître du jeu, a été capable de piper les dés ! All in !

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