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Éditions Folio
« Nous ne pouvions donc pas affirmer que c’était lui. Ce n’était qu’une présomption lancinante, cruellement lancinante. » Un bourg verdoyant de la campagne anglaise est le décor d’un terrible drame. Betsy, voisine soucieuse et attentive, revient sur les années précédant le meurtre et se remémore l’arrivée envahissante de celui qui bouleversera bientôt la vie de son paisible quartier. Deux nouvelles sondant, avec une égale acuité, les trajectoires de personnages que tout oppose : être d’absolu ou de destruction.
Ma note : 4/5
Mon avis
Ce recueil de Stefan Zweig contient deux nouvelles intitulées, pour la première « Un homme qu’on n’oublie pas » et la seconde « Était-ce lui ? ». Une nouvelle fois Stefan Zweig s’applique à décrire l’indicible et l’insaisissable.
D’un plan général et d’une idée banale, l’auteur s’applique à entrer dans les menus détails qui façonneront une nouvelle finement ciselée où la psychologie définira les personnages.
« Un homme qu’on n’oublie pas » met en scène un homme simple et généreux. Il n’a pas de métier et rend service à toute personne qui lui demande. Un troc somme toute. Le narrateur s’interroge sur le sens d’une vie bien différente et hors case d’un modèle de société bien établi. Ebahi et consterné par ce constat déstabilisant et n’invitant guère à la considération, le narrateur cède peu à peu à cet indigent qui a la main sur le cœur. Une nouvelle qui résonne encore de nos jours et redéfinit les contours de l’ouverture d’esprit sans jugement médisant.
« Était-ce lui ? » nous plonge dans une drôle d’histoire. Deux points de vue : celui d’une femme, la voisine des propriétaires d’un chien à qui la parole est donnée. C’est un récit qui fait froid dans le dos. L’atmosphère s’appesantit au fil des pages jusqu’au drame. Le chien devient le moteur d’une intrigue angoissante. Stefan Zweig appuie son intrigue sur la personnification du chien. Un effet intrigant et destructeur.

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