LE SORCIER BLANC, un roman de Mathieu Vivion.

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LITTÉRATURE CONTEMPORAINE

Éditions Du Panseur

Il arrive que les plus grandes tragédies se jouent sur un bout de rue maquillé à la craie…

Des ruelles poussiéreuses de Ouagadougou aux pelouses des terrains de football européens, il n’y a qu’un pas, celui de l’espoir.
Mais l’espoir peut rapporter gros à celui qui sait y faire : il suffit d’un peu de magie pour enfermer dans le creux de ses mains une armée de gamins qui rêvent d’étoiles brodées d’or.
Par dizaines, le Sorcier Blanc les tient sous sa semelle, monnayant leurs espérances comme leur vie. Jusqu’au jour où un jeune gardien de but abandonne tout désir de gloire pour faire équipe, et ose se dresser face à l’emprise du Sorcier Blanc.

Telle une déclamation (dans un registre Spoken-Word), où l’élégance du verbe contraste avec la véhémence de la logorrhée, ce roman rend conte de l’espoir et des illusions de jeunes footballeurs, puisque rêver de gloire ou simplement de jours meilleurs peuvent conduire à la chute…
Avec ce premier roman, Mathieu Vivion nous livre une oeuvre engagée à vocation scénique et nous entraîne, avec poésie, à faire le lien troublant entre les réseaux exploitant les réfugiés et les rouages méconnus du monde footballistique.
Ma note : 3,5/5

Mon avis

Repéré au hasard de mes balades Instagram, ce roman a eu le mérite de me sortir de ma zone de confort et découvrir Mathieu Vivion, primo auteur au talent qui ne demande qu’à s’épanouir. 

 

Alors que l’actualité sportive est focus sur l’Euro 2024, ce récit remet les pendules à l’heure. Le ballon d’or est devenu l’ultime espoir de ces contrées où la poussière est la monnaie du pauvre. Des enfants aux cris perçant et aux yeux rieurs qui voient en ce sport le salut. Celui de vivre décemment, de ne plus connaître le manque, de sortir de la rue. 

 

Et puis la main tendue, le sourire enjôleur, les mots envoûtant qui mettent les étoiles dans les yeux, le sorcier blanc est l’ultime chance. Magnifié, idolâtré, il est le seul maître à bord. Ses exigences doivent être exécutées, sa parole vaut de l’or. Mais jusqu’à quel point ? Aussi reconnaissant sont-ils, doivent-ils oublier les hommes qui sont ?

 

Mathieu Vivion signe un premier roman atypique. Un style vorace et brut où le merveilleux se confronte à l’horreur. C’est déstabilisant et douloureux, mais il subsiste cette poésie lacérée que l’on décèle au fil des pages. Rythme saccadé où les images défilent percutant les âmes. Une première rencontre fracassante qui laisse un arrière-goût de « j’y retournerai bien ».

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