LES DIX-NEUF POÈMES ANCIENS.

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Texte établi, traduit et annoté par Jean-Pierre Diény.

Éditions Les Belles Lettres – Collection Bibliothèque Chinoise

Les Dix-neuf Poèmes anciens, que l’on peut dater approximativement de la grande dynastie des Han (206 avant J.-C. – 220 après J.-C.), jouissent en Chine d’une immense célébrité.
Recueillant, sans rien en perdre, l’héritage multiséculaire des traditions poétiques de la haute Antiquité, ils apparaissent comme l’aurore d’un art nouveau, celui de la grande poésie classique. Ils ont été souvent traduits en Occident. Mais sous leurs qualités, évidentes pour nous autres, de simplicité, de mesure, de discrétion, ils offrent en réalité au lecteur chinois un trésor qui n’a cessé d’alimenter la méditation, la rêverie, l’émerveillement, le débat.
Pour essayer de comprendre cette fascination, et considérant qu’il n’y a guère de meilleure introduction à l’histoire de la poésie chinoise que ces courtes pièces, le présent livre s’est efforcé, modestement, d’en donner une analyse approfondie, fondée sur les réflexions de grands maîtres chinois et japonais, anciens et modernes.
Ma note : 4/5

Mon avis

Je sors de ma zone de confort avec cette lecture, et même si je n’ai aucune connaissance dans ce domaine, j’ai pris du plaisir à la lire et à découvrir.

 

« Les dix-neuf poèmes anciens » sont un trésor national de la Chine. Jean-Pierre Diény nous plonge dans un univers séculaire qu’il maîtrise à la perfection. Dans un premier temps, il s’interroge sur l’éventuel auteur qui est à ce jour toujours un anonyme. Dans un second temps, il définit la période à laquelle ces poèmes ont été rédigés et leurs sources d’inspiration et les différents mouvements littéraires. Une mine d’or d’informations pour la néophyte que je suis.

 

Dans une seconde partie, Jean-Pierre Diény propose une traduction de chaque poème. Cette édition étant bilingue, la version originale des poèmes côtoie donc la traduction. La version originale est, à mes yeux, magnifique (je ne comprends pas le chinois), mais visuellement, c’est intrigant. Chaque vers est composé de quatre sinogrammes dont certains sont doublés. Bien sur la traduction ne peut reproduire cela, et même phonétiquement le problème se pose. Jean-Pierre Diény nous propose des annotations vers par vers et un commentaire général pour l’explication du poème. Il ne manque pas de souligner les débats quant à l’interprétation et de donner par la suite son opinion. 

 

Les poèmes traitent des thèmes sombres comme : la solitude, la tristesse, la vieillesse, la mort, la guerre, l’amour tragique. La présence de la nature contrebalance la noirceur. Imagés, chantés, murmurés, ces poèmes recèlent de grands mystères. Souvent non genrés, ils interrogent sur le sens.

 

Cette lecture fut une belle découverte. J’ai été sensible à certains poèmes plus qu’à d’autres. Un document instructif qui ouvre l’esprit sur de nouveaux horizons.
Poème 2
Le verdoiement des herbes, sur la berge du Fleuve,
La profusion des saules, au milieu du jardin ;
Le maintien de la dame, au sommet de la tour,
Sa blancheur lumineuse, auprès de l’embrasure ;
L’éclat du maquillage de poudre vermillon,
La finesse des doigts pâles qui se découvrent…
Elle chantait jadis aux maisons de musique,
Aujourd’hui mariée, son époux court le monde.
Il court le monde, il va, sans plus rentrer chez lui,
Comme il est dur de rester seule en ce lit vide !

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