
TÉMOIGNAGE
Éditions Albin Michel – Collection Grands Espaces Libres
En 2003, en pleine guerre d’Irak, le Sud-Africain Lawrence Anthony, propriétaire d’une réserve et fervent défenseur de la cause animale, décide de se rendre à Bagdad. Son but ? Porter secours au zoo de la ville. Ses pires craintes se vérifient une fois sur place : la violence des combats et les pillages incontrôlés ont causé la mort d’un grand nombre d’animaux.
Au mépris de sa propre vie, il décide de rester et parvient à unir soldats américains et civils irakiens autour d’un projet fou : protéger les bêtes qui ont survécu et reconstruire le zoo. Au fil de ce témoignage puissant, Lawrence Anthony tentera aussi de sauver les lions du fils de Saddam Hussein et les purs-sangs arabes du dictateur déchu, cachés dans une écurie d’Abou Ghraib. L’Arche de Babylone est la chronique d’un zoo détruit par le chaos de la guerre et transformé en un parc paisible grâce aux efforts inouïs d’un homme, qui a su rendre leur dignité aux animaux comme à ceux qui les soignent.
Ma note : 4/5
Mon avis
C’est après de longues recherches dans le cadre du challenge #annéeauvert2024 que je suis tombée par hasard dessus. Même si la thématique « réserves, zoos, aquariums » est assez équivoque et large, je souhaitais un point de vue différent loin des avis tranchés négatifs et positifs. Je voulais vraiment quelque chose de différent et cet essai a répondu à mes souhaits.
Lawrence Anthony, n’ayant aucun bagage scientifique, est reconnu comme expert mondial de la faune sauvage. Sa réserve Thula Thula est un sanctuaire pour les éléphants maltraités. On retrouve son nom dans plusieurs missions pour les animaux sauvages en danger.
Guerre d’Irak, 2003, les Américains ont libéré Bagdad, citée en ruine, livrée à la famine et à l’insécurité. Face à sa télévision, Lawrence Anthony s’interroge sur le devenir des animaux du zoo de Bagdad. En quelques jours, il organise sa propre mission, obtient grâce à de nombreux contacts et beaucoup de chance les autorisations indispensables pour rentrer sur le territoire, accompagné par deux Koweïtiens. Une fois sur place et après un sacré périple, la désolation et la colère le frappent. Sur plus de 1000 animaux répertoriés seul une trentaine d’animaux est toujours présente au sein du zoo. Entre les pillages et les morts conséquentes à la guerre, le zoo est une ruine où les animaux meurent de faim et de soif et pour lesquels aucun soin ne leur a été apporté depuis des semaines.
Armé de son courage, de son empathie et de sa sollicitude, accompagné d’hommes et de femmes se sentant concernés par cette cause, à l’aide de briques et de brocs, de bons sens et de débrouillardises, le zoo tente d’aspirer à une nouvelle vie.
Entre le quotidien où la guerre reste omniprésente et où sa vie est en danger, Anthony Lawrence met tout en œuvre pour le bien-être des animaux. Une tâche titanesque et compliquée nécessitant des besoins impériaux (les ressources premières, les matériaux et l’argent…).
Cet essai se lit comme un livre d’aventure. Lawrence Anthony y retranscrit ses craintes, ses espoirs, des anecdotes, ses colères, ses rencontres, le tout sous les balles sifflantes et le fracas des bombes. Il met en exergue le devenir des animaux des zoos au cœur des conflits. C’est un sujet totalement méconnu et j’ai été touchée par cette détermination sans faille où les liens entre animaux et humains sont d’une pure bienveillance. La guerre a un impact direct sur les animaux outre la famine, elle peut engendrer des « psychoses ».
Une incroyable découverte où j’ai appris de nombreux éléments concernant les animaux des zoos en temps de guerre. Ce document est une réédition de 2012/2013 faisant toujours écho.

Laisser un commentaire