
AUTOBIOGRAPHIE
Éditions Aux Forges de Vulcain
Quand des pages entières de votre vie vous ont été volées, comment faire pour les retrouver, si ce n’est les écrire ?
Les parents d’Alexandra meurent dans un accident de voiture alors qu’elle n’a que huit ans. Elle est recueillie avec son frère par sa tante. Tandis qu’elle grandit entre premiers amours et amitiés adolescentes, un immense vide demeure en elle. Qui est-elle ? L’orpheline ? L’Ukrainienne ? La jeune fille qui aime les histoires ?
Vingt ans plus tard, alors qu’elle revient en Normandie, elle entreprend une enquête sur ce qui a permis sa survie : la langue, la littérature et l’écriture.
Un récit poignant sur ces continents intérieurs que nous habitons et qui nous habitent.
Ma note : 4,5/5
Chemin de croix
Il est bien difficile de mettre des mots sur ce récit, sur ces pages volées, sur une vie de pas hésitants, de questions sans réponse. Il est difficile de mettre une certaine distance, de devoir se barricader pour ne pas ressentir la détresse. Il est merveilleux de voir, après tant d’échecs, après toute cette désolation, après tout ce vide, ce sentiment de paix envahir peu à peu ces pages.
Pas après pas, mois après mois, années après années, Alexandra Koszelyk se bat contre ce vide arraché à la vie, contre cette perte contre-nature, contre ce silence morbide, contre l’oubli, contre ses souvenirs moroses, contre elle-même. Ses mots deviennent le véhicule de sa pensée, de sa douleur, de sa quête pour une vie sans peur, sans abandon, sans crainte.
Se souvenir, c’est ouvrir une porte sur l’horreur. Écrire, c’est panser paisiblement ses plaies sanguinolentes. Un travail méticuleux, parfois sournois mais nécessaire, car il apporte ce mince filet d’air, celui vital pour survivre jour après jour.
Les amitiés, l’amour, la maternité sont le moteur de nouvelles expériences, celles qui se meuvent, qui écrivent le passé et insufflent le futur où le quotidien, pierre après pierre, devient l’édifice de la vie.

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