Préserver la biodiversité, un impératif pour la santé planétaire.

Avec la collaboration de Serge Morand.

Éditions La Découverte – Collection Cahiers libres.

 » Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la covid-19 relève du surréalisme, pas de la science ! « , affirmait Luc Ferry en mars 2020, accusant les écologistes de  » récupération politique « . Voilà un philosophe bien mal informé. Car, depuis les années 2000, des centaines de scientifiques tirent la sonnette d’alarme : les activités humaines, en précipitant l’effondrement de la biodiversité, ont créé les conditions d’une  » épidémie de pandémies « .
C’est ce que montre cet essai, mobilisant de nombreux travaux et des entretiens inédits avec plus de soixante chercheurs du monde entier. En apportant enfin une vision d’ensemble, accessible à tous, Marie-Monique Robin contribue à dissiper le grand aveuglement collectif qui empêchait d’agir. Le constat est sans appel : la destruction des écosystèmes par la déforestation, l’urbanisation, l’agriculture industrielle et la globalisation économique menace directement la santé planétaire.
Cette destruction est à l’origine des  » zoonoses « , transmises par des animaux aux humains : d’Ébola à la covid-19, elles font partie des  » nouvelles maladies émergentes  » qui se multiplient, par des mécanismes clairement expliqués dans ce livre. Où on verra aussi comment, si rien n’est fait, d’autres pandémies, pires encore, suivront. Et pourquoi, plutôt que la course vaine aux vaccins ou le confinement chronique de la population, le seul antidote est la préservation de la biodiversité, impliquant d’en finir avec l’emprise délétère du modèle économique dominant sur les écosystèmes.
Ma note : 5/5

Notre propre génocide

La biodiversité est un thème qui englobe de nombreux facteurs et qui aux premiers abords n’est pas facile d’appréhender.

 

« La biodiversité, c’est ce qu’il y a de vivant et qui s’observe à toutes les échelles : au sein d’une même espèce, entre différentes espèces et entre communautés d’espèces d’un milieu donné. Parler de biodiversité implique de caractériser ce vivant (décrire, nommer, rassembler) à travers les diverses formes qu’il peut prendre ainsi que ses évolutions. » (Source Muséum national d’Histoire naturelle).

 

« Il ne faut pas confondre « biodiversité » et « écosystème », deux notions bien distinctes et qui ne s’englobent pas. Si la biodiversité caractérise ce qu’il y a, les écosystèmes caractérisent ce que ça fait : les échanges que produit cette biodiversité, autrement dit, les interactions entre les êtres vivants et celles avec leur milieu. » (Source Muséum national d’Histoire naturelle).

 

Marie-Monique Robin avec la collaboration de Serge Morand vulgarise le sujet grâce à des interviews des grands noms de la spécialité et des encadrés abordables où y figurent des exemples concrets (de Serge Morand). La journaliste et le scientifique donnent accès à un univers peu commun et hors norme aux communs des mortels. Alors que l’épidémie de Covid19 a lancé un signal fort sur l’état de notre planète, de notre santé et de la biodiversité, cet essai tente d’apporter une solution à l’effondrement d’un système globalisme.

 

L’auteure aborde dans un premier temps la place omniprésente dans la nature de ces maladies infectieuses (bactériennes ou virales) qui part des enjeux écologiques, de société et d’urbanisme se transmettent à l’homme. Dans un second temps, elle traite les conséquences de l’homme sur la biodiversité (urbanisation, déforestation, les élevages intensifs…). Ensuite, elle explique les liens entre biodiversité et les maladies infectieuses émergentes. Pour continuer sur la notion de l’effet dilution qui « désigne des situations où un pathogène responsable de « maladie infectieuse et contagieuse multi-hôtes » risque moins d’être transmis à des hôtes qui y sont sensibles, quand il est dans le même temps massivement acquis par des hôtes dans lesquels il ne peut se reproduire. » (Source Wikipédia). Par la suite, elle se consacre à l’hypothèse de la biodiversité dans le cadre des maladies non-transmissibles (les allergies, les maladies chroniques inflammatoires, les parasites …). Elle se dirige vers le concept d’une écologie planétaire de la santé (l’impact du changement climatique, une nouvelle éthique planétaire …). Pour enfin lier les notions du bien-être humain et de la santé écosystèmes.

 

Ce document apporte des solutions pour éviter de nouvelles et nombreuses pandémies. Si l’écologie est la réponse, la politique et le capitalisme mondial sont un frein au bon sens. Cette inaction pourrait avoir des conséquences et provoquer l’effondrement. Les axes sur la société, le rapport à la nature, des initiatives communautaires et les enjeux écologiques durables et de bon sens seraient une réponse rapide et pérenne pour contrer les effets indésirables d’une surpopulation non-consciente du danger environnant. L’éducation à la biodiversité et la sensibilisation à un monde en danger sans tomber dans l’écoanxiété serait le premier pas pour un monde serein et en bonne santé.

 

Un document essentiel, édifiant et intéressant accessible à tout le monde pour une vulgarisation d’un sujet qui nous touche tous et dont nous devrions être attentifs.

 

Lu dans le cadre du challenge #annéeauvert proposer par @daphnebouquine. Thème du mois d’octobre : biodiversité.

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