DARK FANTASY

Fleuve éditions- Collection Outrefleuve

Nacarat est un vaste territoire rouge, aussi riche que dangereux. Les colons y rêvent d’or et de magie, tandis que les chasseurs de prime tuent les monstres pour revendre leurs organes. Se greffer, c’est acquérir un pouvoir aléatoire, aux effets parfois dévastateurs.
Mais au cœur de ces nouveaux États subsiste une région inexplorée. Symphonie est le domaine de la Harpiste, une créature de cauchemar qui soumet ses adversaires par la musique. Elle fait de la mort et de l’asservissement des spectacles dont elle se délecte.
Abraham sait qu’elle retient son frère, parti quelques années plus tôt tenter sa chance dans le Nouveau Monde. Sur les traces de son aîné, il s’enfonce à son tour dans Symphonie. Le temps presse, le pistolero va devoir se faire des alliés de taille s’il veut espérer revoir Jarod vivant.
Ma note : 3,5/5

Un dark western glaçant

Aurélie Wellenstein revisite le western et ses codes et nous propose un texte à la fois engagé, immersif et terrifiant. Alors que la magie issue des monstres de la terre rouge devient l’outil indispensable pour survivre dans ce milieu hostile, un groupe de veuves vient d’engager un gang de chasseurs de primes dont le but est de retrouver leurs maris ou leurs corps. Deux hommes, deux femmes, aux passés tragiques, composent cette bande, rejoints par Abraham, jeune bleu qui veut à tout prix retrouver son grand frère Jarod, présumé vivant et détenu par la Harpiste sur le territoire de Symphonie. 

 

Cette quête n’a rien d’une sinécure et nous précipite dans un monde dangereux, angoissant et violent. Une traversée placée sous le signe d’une vengeance et de liberté. Peu à peu, la perception de l’environnement se brouille. La réalité disparaît au profil d’un univers où la beauté prend une tout autre définition et remet en cause la souveraineté de l’homme sur la nature. Une guerre portée par la musique qui devient l’instrument de défense ou d’extermination, selon le point de vue. 

 

Aurélie Wellenstein joue sur une dualité sournoise entre le bien et le mal. Une ambivalence porteuse qui tout au long du récit provoque sans cesse nos émotions et nous pousse dans nos retranchements. De plus, les personnages sont la pierre angulaire de ce monde sauvage. En effet, l’auteure prend le temps d’inscrire chaque personnage dans la temporalité en peignant leur portrait, leurs blessures et leurs aspirations. 

 

Une dark fantasy exigeante sur le fond et la forme qui plaira à un grand nombre d’entre vous. Pour ma part, cette première rencontre me laisse sur un sentiment de perplexité, où mes émotions n’ont trouvé que peu d’écho avec ceux des personnages. Ces derniers étant avant tout motivés par la colère, la haine et la vengeance. Pourtant, l’amour y est omniprésent, mais l’atteindre est un parcours de combattant.

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