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A l’ombre des secrets.

La montagne, la mer, la terre aride et des oliviers à perte de vue. C’est ici sur cette terre que Made et Nour ont grandi. Cette campagne qui se gagne à la sueur sur le front, ce paysage qui renferme ses secrets que la mère transmet à sa fille et le père à son fils. Ici, Made et Nour ont aboli la distance qui sépare la fille d’un maître et la fille d’un ouvrier. Leurs rires, leurs mots, leurs yeux plein de malice, leurs pas qui battent le sol sec, leurs courses retentissent ici et là. Peu à peu, la réalité reprendra ses droits. L’exil de la famille de Made à Alger, le silence qui entoure sa famille et l’ultime traversée qui leur permettra de s’installer en France.

 

Si les souvenirs auraient une odeur, alors se serait celle des oliviers, celle du vent qui les caresse, celui du soleil qui brûle tout. Ses ultimes traces d’un temps résolu et banni sont inscrites en Laure, fille de Made. Pourtant, elles bouillonnent dans ce corps et dans cette âme déchirée par les non-dits et par l’absence. Elles accaparent les sens, les mots et les pas. Les années défilent et elles sont toujours ici, dans ce cœur dissonant. Quelques mots, un lieu énoncé à la va-vite, la malle de sa mère et son audace, celle de partir sur la terre de ses ancêtres. Là où tout a commencé. En Kabylie.

 

Isabelle Desesquelles nous invite dans un récit et une quête intime sur les racines familiales. Made et Laure en sont les personnages principaux. Made la sauvage, Laure la curieuse. Entre ellipses et moments présents, le récit se construit en quinconce. Passé et présent se joignent, offrant un panorama des subtilités qu’abordent Isabelle Desesquelles. Ce voyage immersif est entraîné par une plume révoltée, saccadée créée par l’incompréhension du monde, qui hurle l’injustice, qui croit à la beauté du vrai.