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Éditions Marchialy
HISTOIRE D’UNE LUTTE COLLECTIVE CONTRE LA POLLUTION INDUSTRIELLE.
Rouyn-Noranda est une ville prospère de l’ouest du Québec construite autour de la fonderie de cuivre Horne. Lorsque ses habitants apprennent en 2019 que leurs enfants présentent un taux d’arsenic bien supérieur à la moyenne, ils se tournent vers la fonderie pour lui demander de réduire sa pollution invisible. Ce qu’ils ne mesurent pas alors, c’est l’immense influence de l’entreprise face à eux, qui n’est autre que le géant mondial des matières premières : Glencore.
Grégoire Osoha a suivi l’action collective de ces citoyens déterminés et retrace l’histoire de la fonderie et de la multinationale. Il tente ainsi de comprendre pourquoi il est si difficile d’obtenir gain de cause quand bien même la santé est impactée et pointe les dérives d’un système qui semble prêt à tout au nom du profit.
Au nom de la vie et du fric …
Si le Canada attire par ses grands espaces sauvages préservés et une douceur de vivre, derrière la carte postale idyllique se cache des combats pour la préservation de la vie et de l’habitat naturel.
Grégoire Osoha retrace la lutte des habitants Rouyn-Noranda face à la fonderie Horne. Après des études réalisées par les services de la Santé Publique, il ressort un empoisonnement au cyanure de riverains directs de la fonderie. Des taux 60 fois plus élevés ont été décelés chez des enfants. Le constat est aussi alarmant chez les adultes. Il détaille les origines de la fonderie, les enjeux économiques et la face caché du capitalisme sournois au détriment de la santé et de l’écologie.
Suite au dévoilement des résultats de ces analyses, les riverains de l’entreprise décide de monter une association dont le but est d’obliger l’usine à réduire drastiquement ses émissions et une reconnaissance de cette crise sanitaire. Il en résulte une bataille féroce face à un mutisme et un aveuglement désiré d’une part des politiques et de l’autre des dirigeants de l’entreprise. Une bataille malmenée entre les retombées économiques générées pas l’entreprise (4 % du PIB du Canada) et la bonne volonté de s’opposer à un système rentable et à la mauvaise foi de reconnaître cette crise sanitaire.
Un essai qui se lit comme un polar. L’argumentaire est sans contexte bien ficelé et les exemples le démontrent sans problème. Il est effarant de voir qu’en 2025, il est plus important de générer une richesse capitaliste pourvoyeuse de graves maladies aux retentissements perdurables. Il pointe du doigt les dérives d’un système corrompu qui par de non-dits alimentent les angoisses et les peurs de nombreuses familles qui ne peuvent malheureusement pas déménager pour de raisons financières. Les retombées sur l’environnement proche sont également abordées et invitent à une réflexion intense sur les limites des autorités face au système archaïque de l’économie où l’enrichissement est le modèle premier d’une société à deux vitesses.
Malheureusement, ses exemples sont nombreux au Canada est partout dans le monde, notamment sur le continent africain et asiatique.
Grégoire Osoha rend hommage à toutes ces personnes engagées dans un combat sans fin et qui espèrent un jour brandir le poing de la victoire. Il souligne les dégâts des générations face au profit d’une poignée d’hommes.

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