LES SACRIFIÉS, un roman de Sylvie Le Bihan.

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LITTÉRATURE CONTEMPORAINE

Éditions Points

Un hommage passionné à une Espagne légendaire, entre histoire d’amour et vengeance.
À l’âge de quinze ans, alors que la famine sévit dans son Andalousie natale, Juan Ortega quitte sa famille pour devenir le cuisinier d’Ignacio, un célèbre torero. Dans son sillage, à Madrid, New York et Paris, Juan se laisse happer par l’effervescence des années folles. Il croise la route du poète solaire Federico García Lorca et se consume d’amour pour Encarnación, danseuse de flamenco et amante d’Ignacio. Mais déjà la guerre gronde et apporte son cortège de tragédies.
Les Sacrifiés est un roman d’apprentissage chatoyant qui dépeint la fabrique d’un héros et le prix de la gloire.

De feu et de sang,

Entre les deux grandes guerres, l’Espagne rayonne malgré la famine qui frappe l’Andalousie. Terre aride où les familles gitanes sont reconnues pour leur talent d’élever des taureaux de combat, Juan quitte sa famille pour devenir le cuisiner d’Ignacio, un célèbre torero. Ce déchirement familial brise le cœur du sensible et jeune Juan. Cependant, cette nouvelle vie offrira à Juan un apprentissage hors du commun : tradition, modernité, philosophe, milieu littéraire et amour.

 

Ce roman s’inscrit dans un contexte historique espagnol qui tend vers la violence résultant la prise de pouvoir par Franco. Cette tension s’intensifie au fil des chapitres et devient un levier précieux pour le déroulement du récit. Elle contrecarre l’émulsion de liberté prisée par le milieu littéraire et le milieu artistique espagnol. Sylvie Le Bihan les explore avec frénésie et n’hésite pas y porter des références. Si ce tournant national est une toile de fond précieuse à tous les niveaux, l’amour s’y infiltre la teintant de mélancolie, de tristesse et d’euphorie. Encarnacion, représente aux yeux de Juan, l’amour inconditionnel et éternel. Il lui voue une admiration sans faille. Sa patience n’a pas d’égal. Sa dévotion et sa bienveillance envers la danseuse, le rendent imperméable à la gente féminine. Pourtant, la guerre et les non-dits mettront des centaines de kilomètres entre les deux amants ignorés.  

 

Sylvie Le Bihan retrace une fresque douloureuse d’un pays endeuillé et malmené par une politique exacerbée et délétère. Familles déchirées, malmenées, amours vaincus, et toute une culture mise au ban d’une idéologie. Les personnages deviennent ces anti-héros qui bravent la peur, la misère et la violence de la guerre. L’amour est le symbole de la résistance, d’une quête universelle. Outre le fait d’être un roman d’apprentissage puissant, il rend un hommage à cette Espagne sacrifiée.

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