» L’écriture est ce que nous possédons de plus proche de la véritable magie. «
June Hayward et Athena Liu ont étudié ensemble à Yale, ont déménagé à Washington après avoir obtenu leur diplôme et sont toutes les deux écrivaines. Mais alors qu’Athéna est une étoile montante de la littérature, June n’est personne. Après tout, qui s’intéresserait aux histoires d’une fille aussi banale qu’elle ? Lorsqu’elle assiste à la mort d’Athena dans un accident invraisemblable, June agit sans réfléchir et vole le manuscrit que son amie et rivale vient de terminer. Et si June corrigeait le récit et l’envoyait à son agent comme s’il s’agissait de son propre travail ? Et si elle adoptait le nom de Juniper Song et jouait sur l’ambiguïté de son origine ethnique ? Mais June ne peut échapper à l’ombre d’Athena, et des révélations menacent de faire s’écrouler son succès volé. Jusqu’où sera-t-elle prête à aller pour protéger son secret ? Traduit de l’anglais par Michel Pagel
June et Athena, c’est une histoire d’amitié qui s’est construite bancalement depuis les bancs de la fac. Écrivaine à succès, Athena a rapidement gravi les marches de la célébrité. Des milliers de livres vendus, la beauté et l’intelligence pour Athena, June s’est toujours sentie diminuée face à elle. June n’a écrit qu’un seul roman qui s’est noyé dans la flopée de toutes les parutions.
Alors qu’elle est témoin du décès accidentel d’Athena, June vole le manuscrit de son amie et se l’approprie, le remanie et l’édite dans une grande maison d’édition. Ainsi commence son parcours auprès des plus grands. Ce livre devient son livre malgré la culpabilité qui grandit, accompagnée par la peur que son subterfuge soit découvert.
Il est difficile d’adhérer aux arguments de June qui se défend bec et ongles et d’éprouver une once d’empathie. Ce livre fait indéniablement écho aux nombreuses problématiques qui soulèvent le monde du livre notamment concernant l’appropriation culturelle, le plagiat et autres problématiques que les réseaux sociaux adorent amplifier à juste raison ou non. Construit tel un thriller au suspense intenable, Rebecca F. Kuang s’éloigne des sentiers de la fantasy et nous offre une lecture qui vient titiller nos valeurs et nos principes. La peur et la paranoïa s’installent au fil des chapitres. La violence, le harcèlement et les persécutions prennent une dimension disproportionnée.
Entre culpabilité et chasse aux sorcières, YELLOWFACE bouscule et interroge. Outre le fait que le vol est puni par la loi, il me semble que le monde est assez vaste pour que le dialogue autour d’un sujet et d’une communauté puisse être bienveillant et respectueux sans crier aux loups. Nous sommes tous enfants du monde, mais ça, c’est mon côté bisounours tout rose !
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