REBECCA, un roman de Daphné du Maurier.

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Un manoir majestueux : Manderley. Un an après sa mort, le charme noir de l’ancienne propriétaire, Rebecca de Winter, hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse, jeune et timide, de Maxim de Winter pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ?

Ma note : 4/5
Réédition 2016
640 pages
Disponible au format poche, numérique et audio
C’était François Busnel qui m’avait convaincu de me le procurer, vous savez dans l’émission « la petite librairie ». Son enthousiasme était contagieux et il en parlait les étoiles pleins les yeux. Il traînait donc dans ma bibliothèque depuis des mois.

 

Pour mon plus grand des malheurs, je me suis rendu compte au cours de ma lecture que j’avais certainement vu une adaptation à la télévision, un téléfilm peut-être. Je reconnaissais l’ambiance et cette ambiguïté malsaine qui reste le point central du roman.

 

Daphné de Maurier nous plonge au cœur de la bourgeoisie anglaise. Une société guindée où un certain vent de liberté souffle et où les intrépides ne se privent de rien. Elle, la narratrice inconnue, jeune demoiselle de compagnie d’une américaine acariâtre, au passé mystérieux. Sa candeur, sa naïveté et sa pureté ont séduit l’insondable Maxime de Winter. Une idylle farfelue et grotesque limite caricaturale. Elle, l’ombre d’elle-même, d’une fadeur fantomatique, timide voit en cet homme son chevalier blanc dont elle tombe éperdument amoureuse. Mais le souvenir de la première femme de Max plane toujours sur Manderley contrariant quelque peu la jeune femme.

 

Rebecca est un roman, à mon sens, visuel. Une atmosphère étrange se dégage dès les premières pages, où incertitude et ambiguïté, floutent la narration et renforcent les contrastes omniprésents. La folie contre la quiétude du paysage bucolique, la détresse contre l’impassibilité, la passion contre la froideur. Même les couleurs se vouent une bataille cruelle. Tout ceci menant au paroxysme des émotions. C’est intriguant d’une certaine manière et totalement envoûtant de l’autre. J’aime cette dynamique d’optique qui tend à créer une tension silencieuse et où la beauté du détail prévaut. Bien sûr l’intrigue psychologique donne au récit cet aspect suspense qui renforce les personnages soit dans leur candeur soit dans leur cruauté.

 

Le final est assez déstabilisant. Mais là aussi visuellement, c’est l’apothéose, la fulgurance de la folie, de la haine et de la lâcheté. C’est l’incandescence des émotions. L’explosion de la réalité cruelle.

 

Oui, Rebecca est un roman visuel qui m’a enchanté tout le long de ma lecture. L’histoire en elle-même de m’a pas entièrement convaincue notamment ces personnages aux traits psychologiques tirés jusqu’à la caricature extrême. Mais vraiment, j’ai été conquise par l’atmosphère et l’imprégnation visuelle. 

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