LITTÉRATURE CONTEMPORAINE

Éditions La Croisée

Roach, libraire à Londres, gère son rayon true crime d’une main de maître. Ses passions : les meurtres non élucidés, les escargots, la mort. Dans sa librairie en déclin, débarquent un jour de nouveaux libraires pour une reprise de la dernière chance. Parmi eux Laura, employée modèle, poète à ses heures perdues, un rayon de soleil face à la sombre Roach. Entre elles, un jeu de fascination et de répulsion s’installe. Et Roach, intriguée par la perfection de façade de Laura, commence à fouiller dans sa vie, jusqu’à aller trop loin…
Ma note : 4/5

Mon avis

Roach est une passionnée de true crime. Entre podcasts, rencontres, vidéos chez elle, cette passion est omniprésente. Elle respire et vit true crime au point de connaître la plupart de toutes les affaires criminelles. Elle s’interroge sur ces tueurs, mais est loin d’être partie prenante. Elle explore cette fascination à la librairie où elle travaille où un rayon est consacré à ce genre littéraire. Ce loisir peu banal ne fait pas d’elle une collègue fréquentable. Le look bizarre lui colle à la peau et n’attire pas forcément. Alors que la librairie bat de l’aile, un petit groupe de la dernière chance débarque, dont la solaire Laura. Laura pétillante, exubérante, passionnée par la littérature et la poésie dont elle clame ses propres poèmes lors de soirée littéraire. Elle y décrit la douleur de la perte soudaine, du deuil, du silence et de l’oubli. C’est d’elle qu’elle parle, mais seuls ses ami.es connaissent sa véritable histoire. Celle qui l’empêche de dormir, celle qui la plonge dans l’addiction, celle qui la noie, la broie.

 

Roach et Laura ont en commun le sordide, mais elles sont les deux faces distinctes de la lune. L’une l’admire et est fascinée alors que l’autre ne ressent que de la répulsion.
 
De cette discordance va naître l’improbable. Des limites franchies sans remords entraînant pour l’autre l’effondrement de son espace personnel allant jusqu’à l’ultime geste.

 

Alice Slater signe un premier roman psychologique d’une intensité incroyable. Il est vrai que les deux tiers du roman sont à mon goût lent, mais il permet d’installer une atmosphère peu à peu lugubre et de découvrir toutes les facettes des deux personnages principaux. Telle une lente spirale qui nous porte vers un final douloureux, le récit explore la frontière entre le bien et le mal. L’aspect maladie et santé mentale est mis en avant et confère à l’intrigue une dimension humaine. 

 

C’est un roman prenant et oppressant. Loin des rebondissements à gogo, ce roman prend le temps de s’imposer pour délivrer son message.

 

Une jolie découverte et auteure à suivre, assurément !

3 réponses à « MORT D’UNE LIBRAIRE, un roman d’Alice Slater. »

    1. Avatar de Aurélie - Des mots pour toujours
      Aurélie – Des mots pour toujours

      J’espère que tu apprécieras cette lecture 🙂

      Aimé par 1 personne

      1. Avatar de Collectif Polar : chronique de nuit

        Je l’espère aussi !

        Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire