
LITTÉRATURE CONTEMPORAINE
Éditions La Volte
Dans un Paris au bord du gouffre, Vic partage sa vie entre un monde virtuel d’éternelle Fashion Week et son histoire d’amour avec Maria Paillette, son algorithme dysfonctionnel. Quand le magazine pour lequel elle travaille lui demande de percer les mystères glamour d’un vieux clip de Laurent Voulzy, Vic découvre les derniers rêves de notre humanité en bout de course. Pour sauver ce qui reste de magie, commence la quête d’un vêtement fantasmagorique jusqu’au bout de l’horizon artificiel – pour réapprendre à respirer.
Ma note : 4,5/5
Un air de nostalgie …
Tout commence par la mer. Protectrice, nourricière, air pur et revigorant, image rétinienne d’une enfance volée par le voyage transhumant vers l’avenir meilleur. Une voiture, un père, une mère, une télévision où Voulzy clame son amour à Kim Wilde. Puis l’arrivée. La main maternelle qui s’étiole, laissant l’enfant dans l’agonie de l’abandon. L’enfant qui grandit dans le délabrement du monde pour devenir Vic, la jeune femme intrépide.
Les années s’écoulent et la chanson de Voulzy réapparaît. Réminiscence d’un monde qui semble ailleurs. Point de départ d’une quête où les émotions ravivées nous portent dans le charnel et aux confins de l’âme humaine.
… dans un monde déréalisé.
Immersion dans un monde régit par les apparences. La mode comme culte extrême, la religion politisée. Un monde archétypique. Une plongée dans un espace 3D sans frontière où l’apesanteur défit les lois de la physique. Une ville algorythmée, surveillée, marketée, matrixée où l’anomalie n’a pas de place.
Thriller fantasmagorique au cœur d’un Paris alternatif, Sabrina Calvo interroge l’évolution de notre société. Le modèle patriarcal devient obsolescence laissant la place à la force féminine délétère. Pas de juste-milieu, la rage prolifère. Balades métaphoriques, paysages dévastateurs, uniformisation des corps, pensée unique, l’atypicité se trouve dans les profondeurs d’un subconscient collectif oublié.

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