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Derniers nés des laboratoires Tomorrow Foundation, Carbone et Silicium sont les prototypes d’une nouvelle génération de robots destinés à prendre soin de la population humaine vieillissante.
Élevés dans un cocon protecteur, avides de découvrir le monde extérieur, c’est lors d’une tentative d’évasion qu’ils finiront par être séparés. Ils mènent alors chacun leurs propres expériences et luttent, pendant plusieurs siècles, afin de trouver leur place sur une planète à bout de souffle où les catastrophes climatiques et les bouleversements politiques et humains se succèdent.

La couverture est juste magnifique et le résumé tentateur. Malheureusement cela ne fait pas tout et ca n’a pas suffit.

 

Mathieu Bablet nous confronte à un hypothétique avenir où l’intelligence artificielle implantée dans des androïdes pourrait connaître une certaine évolution. Mathieu Bablet s’attaque à un thème cher à la science-fiction et son développement est plutôt cohérent et explore la multiplicité. Hommes et androïdes cohabitent sereinement dans un premier temps et, bien évidemment, cette fragile entente finit par sombrer. L’intelligence artificielle comprend dans un premier temps les combats des communautés minoritaires et par la suite se les approprie pour acquérir une indépendance. Le récit se déroule sur des centaines d’années et met en avant une évolution qui n’a rien d’idyllique. Le scénario catastrophe est au centre du scénario (surpopulation, dégradation écologique et climatique, guerre, famine…). N’oublions pas que le multivers est omniprésent et fait figure d’échappatoire addictive.

 

Alors que Silicium veut à tout prix découvrir le monde et sa beauté, Carbone veut se confronter à sa laideur. Au fil du scénario, l’auteur pose son regard sur la notion de « genre » et joue avec subtilement.

 

Sur le fond, cette bande dessinée est juste géniale. L’auteur nous offre une réflexion actuelle sur le devenir du monde des espèces vivantes, sur le bénéfice des évolutions technologiques, mais aussi sur les conséquences néfastes. On assiste impuissant à la lente destruction du monde tel que nous le connaissons et ouvre sur des perspectives macabres. L’amitié entre Silicium et Carbone est le fil rouge du récit et tout du long, la place de la religion, du communautarisme, du capitalisme, de l’écologie, du climat, de la place de l’homme, autant de thèmes, qui y sont abordés avec justesse.

 

Sur le fond, c’est parfait, mais sur la forme, je n’ai absolument pas accroché. Des illustrations brouillonnes, pour ma part, ne donnant pas vraiment envie. Des formes floues, des couleurs ternes qui n’évoluent pas trop. Bref, et c’est désolant, je n’ai ressenti aucune accointance.

 

Une bande dessinée qui mérite tout de même d’être découverte. Je vous invite à faire votre propre avis. 

 

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